CHAPITRE XII

A Tregeiriog également on fut debout dès les premières lueurs de l’aube, deux heures à peine après qu’Elis se fut enfui de Shrewsbury. Hugh Beringar avait, en effet, chevauché la moitié de la nuit et il arriva juste avant l’aurore quand le ciel a le gris d’une aile de colombes Les palefreniers se levèrent, l’oeil lourd de sommeil, pour prendre les chevaux des hôtes venus d’Angleterre, qui étaient une vingtaine. Les autres, Hugh les avait laissés dans tout le nord du comté, bien armés et approvisionnés, et jusqu’à présent ils avaient triomphé des quelques épreuves auxquelles ils avaient été soumis.

Frère Cadfael, aussi sensible aux arrivées nocturnes qu’Elis, s’était réveillé en sursaut en percevant les frémissements et les murmures qu’il y avait dans l’air. Il y avait beaucoup d’avantages à dormir tout habillé, scapulaire mis à part, ainsi un homme pouvait être prêt à partir, pieds nus ou en prenant juste le temps de récupérer ses sandales, aussi complètement armé et sur le pied de guerre qu’en plein jour. Aucun doute là dessus, cette coutume venait de l’époque où les couvents étaient situés dans des endroits dangereux en permanence et, le temps aidant, c’était devenu une tradition. Cadfael était dehors, à mi-chemin des écuries, quand il tomba sur Hugh Beringar, qui, lui, en sortait dans le crépuscule gris perle du jour naissant.

Tudur, également bien réveillé et actif, marchait à ses côtés.

— Qu’est-ce qui vous amène de si bon matin ? interrogea Cadfael. Y aurait-il des nouvelles fraîches ?

— Fraîches pour moi, mais pour autant que je sache, ça doit être du réchauffé à Shrewsbury.

Hugh le prit par le bras et l’entraîna en direction de la grande salle.

— Je dois faire mon rapport au prince, et ensuite nous repartirons pour la frontière par le plus court chemin. L’officier qui tient le château de Caus pour Madog inonde de ses troupes la vallée de Minsterley. Il y avait un messager qui m’attendait quand nous sommes entrés dans Oswestry, où sinon je comptais bien passer la nuit.

— Herbard vous a envoyé un courrier de Shrewsbury ? s’étonna Cadfael. Quand je suis parti, avant-hier, il n’y avait guère qu’une poignée de maraudeurs.

— Oui, mais il y a maintenant au moins cent hommes. Ils n’avaient pas dépassé Minsterley quand Herbard a eu vent de leur rassemblement, mais s’ils ont réuni des forces aussi importantes, c’est qu’ils ont bien l’intention de s’en servir. Et vous le savez mieux que moi, ils ne perdent pas de temps. Ils sont parfaitement capables de s’ébranler ce matin même.

— Vous aurez besoin de chevaux frais, suggéra Tudur, pratique.

— On en a quelques-uns de remonte à Oswestry, ils feront l’affaire pour le chemin qui nous reste à parcourir. Mais je vous en remercie du fond du coeur. Quand je suis parti, tout était calme et les garnisons étaient en alerte sur toute la frontière nord. Ranulf semble avoir retiré ses patrouilles avancées vers Wrexham. Il a essayé de ruser à Whitchurch et ça ne lui a pas porté bonheur. A mon avis, comme les escargots, il aura rentré ses cornes pour le moment. Quoi qu’il en soit, il faut que je file pour m’occuper de Madog.

— Inutile de vous mettre martel en tête à propos de Chirk, le rassura Tudur. On s’en chargera. Que vos hommes rentrent manger un morceau, ça laissera aux chevaux le temps de souffler. Je vais donner ordre aux femmes de se sortir du lit pour s’occuper de vous, et envoyer Einon réveiller Owain, s’il n’est pas déjà debout.

— Que comptez-vous faire ? demanda Cadfael. Quel itinéraire allez-vous prendre ?

— Par Llansilin, puis le long de la frontière. On passera à l’est des Breiddens puis on ira à Minsterley par Westbury, et, si c’est possible, on les empêchera de regagner leur base à Caus. La présence des hommes de Powys dans ce château commence à me fatiguer, grogna Hugh, serrant les dents. Il est impératif de le récupérer, de le rendre habitable et d’y installer une garnison en permanence.

— Vous n’allez pas faire le poids, s’ils sont aussi nombreux qu’on le dit, observa Cadfael. Pourquoi ne pas d’abord regagner Shrewsbury pour augmenter vos forces et filer vers l’ouest pour les affronter à partir de là ?

— On manque de temps. Et puis j’ai confiance en Alan Herbard. Il a la tête sur les épaules et le cran nécessaire pour lever assez d’hommes tout en protégeant la ville. Si on fait mouvement assez vite, on peut les prendre en tenaille et les écraser une bonne fois.

Ils étaient arrivés dans la grande salle. La nouvelle s’était déjà répandue, les dormeurs repliaient leur natte de roseaux, les domestiques préparaient les tables et les servantes apportaient des miches fraîches de la boulangerie ou de grands pichets de bière.

— Si je peux terminer mon travail ici, dit Cadfael, tenté, je repartirai avec vous si vous m’acceptez.

— Avec le plus grand plaisir, et bienvenue dans la troupe.

— Alors, il vaut mieux que j’achève ma besogne tant qu’Owain Gwynedd est disponible. Pendant que vous vous entretiendrez avec lui, je veillerai à ce qu’on me prépare mon cheval pour le voyage.

Il était tellement préoccupé par le combat à venir et ce qui peut-être se passait en ce moment même à Shrewsbury qu’il se dirigea vers les écuries sans remarquer d’abord les pas légers qui le suivirent précipitamment depuis la cuisine, jusqu’à ce qu’une main le tirât par la manche ; il se tourna et vit Cristina qui lui faisait face et le fixait intensément de ses grands yeux.

— Frère Cadfael, ce que dit mon père est-il vrai ? Il paraît que je n’ai plus besoin de m’inquiéter, qu’Elis a rencontré une fille à Shrewsbury et qu’il ne demande rien de mieux que de se débarrasser de moi. Père prétend que si on y met un peu de bonne volonté l’un et l’autre, on pourra en finir. Que je suis libre, et qu’Eliud l’est aussi ! Est-ce vrai ?

Elle était grave et rayonnait cependant. L’abandon d’Elis lui apportait espoir et courage. Le noeud qui l’emprisonnait pouvait se défaire sans rancune, par consentement mutuel.

— C’est vrai, reconnut Cadfael. Mais attention à ne pas mettre la charrue avant les boeufs, c’est trop tôt. Il n’est pas sûr du tout qu’il obtiendra la dame de ses pensées. Tudur vous a-t-il dit également que c’est elle qui l’accuse du meurtre de son père ? Ce n’est pas tout à fait ainsi qu’un mariage débute sous les meilleurs auspices.

— Oui, mais est-ce que c’est sérieux ? Aime-t-il vraiment cette fille ? Parce qu’en ce cas il ne reviendra pas vers moi, qu’il réussisse à l’épouser ou non. Il n’a jamais voulu de moi. Oh, je lui aurais apporté en gros ce qu’il désirait, remarqua-t-elle avec un éloquent haussement d’épaules et une petite moue pleine de tolérance. Je valais n’importe quelle autre fille, pour peu qu’elle ait eu l’âge et le rang qui conviennent. Mais il n’a jamais vu en moi qu’une enfant avec qui il avait grandi et qu’il aimait bien, à sa façon. A présent (et on sentait qu’elle pensait ce qu’elle disait) il sait ce que c’est que de languir après quelqu’un. Dieu m’est témoin que je nous souhaite, à lui et à moi, tout le bonheur possible.

— Accompagnez-moi donc aux écuries, suggéra Cadfael, et tenez-moi compagnie pendant ces quelques minutes qui nous restent. Car je dois partir avec Hugh Beringar dès que ses hommes auront déjeuné et que leurs chevaux se seront un peu reposés. Et il me reste encore à dire un mot à Owain Gwynedd et Eifion ab Ithel. Venez, vous allez me raconter ce qu’il y a entre vous et Eliud. Je vous avais bien vus ensemble une fois, mais j’avais tout compris de travers.

Elle s’exécuta volontiers, le visage clair et pur dans la lumière perlée qui commençait à peine à rosir. Et quand elle parla, ce fut d’une voix calme.

— J’ai aimé Eliud avant même de savoir ce qu’était l’amour. Tout ce que je savais, c’est que cela me brûlait, que je ne pouvais pas supporter d’être loin de lui. Alors, je le suivais parce qu’il me fallait sa présence ; mais il se conduisait comme si je n’étais pas là, il se montrait brusque et cherchait à m’éviter dès que je l’approchais. On m’avait déjà promise à Elis, et aux yeux d’Eliud, Elis, c’était la moitié de l’univers et plus encore. Pour rien au monde il n’aurait accepté de porter les yeux ou la main sur ce qui appartenait à son frère de lait. J’étais trop jeune alors pour voir que la violence avec laquelle il me rejetait était à la mesure de son désir. Mais quand j’ai fini par comprendre ce qui me torturait, j’ai su alors qu’Eliud endurait quotidiennement les mêmes souffrances que moi.

— Vous êtes tout à fait sûre de lui, dit Cadfael et c’était plus une constatation qu’une question.

— Oh oui ! Dès que j’ai eu compris ce qui se passait, je me suis efforcée de l’amener à reconnaître ce que lui et moi savons être la vérité. Mais plus je tente de lui parler et de le persuader, plus il se détourne de moi, refusant de me parler ou de m’écouter. Et, de plus, il me désire lui aussi. Je ne vous mens pas, quand Elis est parti et qu’il a été capturé, j’ai commencé à croire que j’avais presque gagné Eliud, qu’il était sur le point de se décider à voir les choses en face, que nous allions pouvoir joindre nos forces pour rompre ce mariage qui s’annonçait mal et nous fiancer. Puis on l’a envoyé se porter garant pour ce funeste échange et tout est tombé à l’eau. Et voilà que c’est Elis qui rompt cet imbroglio et qui nous délivre tous.

— Attention, il est encore un peu tôt pour parler de délivrance, objecta Cadfael, très sérieux. Ces deux-là ne sont pas encore sortis de l’auberge, ni personne d’entre nous si on va par là, tant que la mort du shérif n’aura pas trouvé sa juste conclusion.

— Je ne suis pas pressée, affirma Cristina.

Cadfael pensa qu’il ne servait à rien d’éteindre l’enthousiasme qu’elle éprouvait de nouveau. Elle avait trop longtemps vécu dans l’ombre pour se laisser intimider. Elle se moquait éperdument de cet assassin qui courait toujours. Il ne croyait pas qu’elle établît nettement la différence entre la culpabilité et l’innocence. Une seule chose comptait pour elle, et rien ne l’en détournerait. Aucun doute là-dessus, elle avait parfaitement jugé, dès l’enfance, les réactions de ses compagnons de jeux, dont l’un, à qui elle appartenait de droit, la traitait par-dessus la jambe, et l’autre, qui était éperdument amoureux d’elle, se rongeait le coeur, sachant qu’elle était destinée à son frère de lait qu’il aimait juste un peu moins. Peut-être même pas d’ailleurs, jusqu’à ce qu’il arrive à l’âge d’homme, et qu’il en souffre. Les filles sont, au même âge, plus mûres que les garçons, mais aussi plus perspicaces et jalouses.

— Puisque vous repartez, suggéra Cristina, dont l’oeil s’alluma en voyant l’activité qui régnait aux écuries, vous allez le revoir, dîtes-lui que je suis de nouveau libre ou que je ne vais pas tarder à l’être, et que je peux me donner à qui me plait. Et je ne veux me donner à personne d’autre que lui.

— Vous pouvez compter sur moi, promit Cadfael.

La cour était pleine d’hommes et de chevaux, de selles, de brides qu’on avait disposées sur tous les tréteaux et crochets libres le long des stalles. La lumière du matin, claire et pâle, s’élevait par-dessus les maisons de bois, et les différentes nuances de vert, dans les forêts de la vallée, étaient piquetées de bourgeons ponctuant les feuillages, de délicates nuances de couleurs, au milieu des sapins noirs. Une brise légère soufflait, qui rafraîchissait l’atmosphère sans la troubler. Une belle journée pour prendre la route.

— Et votre cheval, lequel est-ce ? demanda-t-elle.

Il le lui montra et le laissa entre les mains d’un palefrenier qui s’offrit aussitôt à s’en occuper.

— Et ce grand gris à l’ossature puissante ? C’est la première fois que je le vois. Il devrait porter sans mal un homme en armure.

— C’est le préféré de Hugh Beringar, répondit Cadfael reconnaissant avec plaisir le cheval pommelé. Mais il a un fichu caractère et je ne conseille à personne d’autre de le monter. Hugh a dû le laisser se reposer à Oswestry, sinon il ne le prendrait pas maintenant.

— A ce que je vois, on selle aussi celui d’Einon ab Ithel, dit-elle. J’imagine qu’il va retourner à Chirk pour avoir à l’oeil la frontière nord de Hugh Beringar qui, lui, sera occupé ailleurs.

Un palefrenier les croisa, avec sur un bras un caparaçon et sur l’autre un tapis de selle qu’il déposa sur une traverse avant de retourner chercher l’animal qui allait les porter. Il s’agit d’un grand bai à la robe luisante que Cadfael se rappelait avoir vu dans la grande cour à Shrewsbury. Il admira sa fière allure tandis que le palefrenier disposait le tapis de selle sur le large dos brillant. Plongé dans la contemplation de l’animal, il faillit ne pas remarquer son bel équipement. Il y avait des franges au cuir doux de la bride et un frontal ouvragé avec des petits clous d’or. Il se souvint qu’il y avait de l’or sur les terres d’Einon. Quant au tapis de selle lui-même...

Il le fixa, les yeux ronds, immobile, retenant son souffle un instant. L’étoffe douce, épaisse, était en laine teinte de couleurs différentes, tissée à gros fils et formant un motif floral torsadé, où se mêlaient des roses rouge pastel, auxquelles on avait volontairement donné cette nuance un peu passée, et des iris d’un bleu profond. Des fils d’or incrustés couraient au coeur des fleurs et sur la bordure. L’objet était loin d’être neuf, il servait même depuis longtemps ; çà et là la laine formait comme des petites boules et des fils s’étaient détachés laissant voleter au vent des volutes très fines.

Inutile de tirer de sa poche, pour comparer, la petite boite où il conservait les filaments qu’il avait recueillis. Maintenant qu’il les avait sous les yeux, il en reconnaissait les couleurs sans hésitation. Il voyait cela même qu’il avait cherché partout, qu’on connaissait trop bien ici, qu’on avait trop souvent vu pour y prêter attention, et qui était trop bien enfoui dans la mémoire de tous.

En outre, il sut immédiatement et indubitablement ce que cela signifiait.

 

Lorsqu’ils rebroussèrent chemin, tous les deux, Cadfael ne souffla mot à Cristina de ce qu’il venait de comprendre. D’ailleurs qu’aurait-il pu dire ? Il était bien préférable de garder cette révélation pour lui seul en attendant de voir clair et de décider de la meilleure attitude à adopter. Non, il ne s’en ouvrirait à personne, sauf à Owain Gwynedd, au moment où il prit congé.

— Vous avez dit, monseigneur, à ce qu’il parait, que la seule rançon, à votre avis, pour un homme assassiné était la vie du meurtrier. M’a-t-on bien rapporté vos propos ? Une mort supplémentaire est-elle indispensable ? Le droit gallois autorise le prix du sang pour éviter qu’on s’entre-tue à l’occasion d’une vengeance. J’imagine que vous n’avez pas renoncé au droit gallois pour adopter celui des Normands ?

— Gilbert Prestcote ne reconnaissait pas la loi galloise, objecta Owain, en le regardant très attentivement. Je ne saurais le lui demander maintenant qu’il est mort. A quoi cela avancera-t-il sa femme et ses enfants de se voir offrir un paiement en bétail et en marchandises ?

— Ce n’est pas la seule manière de s’acquitter, répliqua Cadfael. Le repentir, la honte et le chagrin poussés à leur plus haut degré, peuvent être une excellente monnaie d’échange. Qu’en dites-vous ?

— Que je ne suis ni prêtre ni confesseur. La pénitence, l’absolution, ce n’est pas mon domaine. La justice, si.

— La pitié aussi, dit Cadfael.

— Dieu me garde de prononcer une sentence capitale à la légère. Une mort que l’on paie, avec de l’argent, du remords, un pèlerinage ou une peine de prison, cela vaut bien mieux que des morts en chaîne. Je tiens à garder en vie tous ceux qui ont quelque chose à accomplir en ce bas monde, et ceux qui sont en contact avec de telles gens. Au-delà, c’est l’affaire de Dieu, non la mienne. Dites-moi, mon frère, ajouta-t-il en se penchant en avant, et la lumière matinale qui pénétrait par l’embrasure joua dans ses cheveux blonds, n’y avait-il rien que vous vouliez montrer de nouveau en plein jour ? Nous en avons parlé la nuit dernière.

— C’est sans importance à présent, murmura frère Cadfael, si vous voulez bien me faire confiance un moment encore. Je m’en expliquerai plus tard.

— Mais, bien volontiers ! lança Owain Gwynedd avec un brusque sourire qui illumina toute la pièce. Seulement, pour l’amour de moi – et je ne suis pas seul en cause, j’imagine soyez prudent.

La Rançon du mort
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